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Formule 1 : Ferrari, le coup de la panne - Le Monde

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Les pilotes Ferrari ont terminé 13e et 14e lors du GP de Belgique dimanche 30 août, la pire performance de la saison pour l’écurie, hors abandon.

Au fond d’eux-mêmes, les ingénieurs et pilotes de Ferrari sont sans doute satisfaits de l’absence de leurs tifosi autour de la piste de Monza lors du GP d’Italie, qui se dispute dimanche 6 septembre (15 heures). Connus pour leur passion, leur attachement à la Scuderia mais aussi leur exigence de performance envers la marque mythique de la F1, les supporteurs italiens n’auraient certainement pas apprécié le spectacle des monoplaces rouges embourbées dans un peloton de voitures. Ni de voir la Ferrari doublée sur la piste et à la régulière par une Alpha Romeo, encore plus pilotée par un ancien de la maison, Kimi Räikkönen.

Dimanche, Charles Leclerc partira de la 13e place. Sebastian Vettel n’a même pas réussi à se qualifier pour la deuxième partie des qualifications et sera en fond de grille, 17e sur 20 pilotes. Une humiliation de plus dans une année noire pour la Scuderia. Après le Grand Prix de Spa (Belgique) dimanche 30 août, l’écurie est descendue à la 5e place du classement des constructeurs, à des années-lumière de Mercedes et hors de portée des Red Bull. Si le Monégasque Charles Leclerc arrive un peu à faire illusion chez les pilotes avec sa 5e place et deux podiums jusqu’à présent, le quadruple champion du monde Sebastian Vettel végète à la 13e position en n’ayant marqué que 16 points en sept courses.

Le coup est d’autant plus dur pour Ferrari qu’il y a à peine plus d’un an, une marée rouge envahissait ce même circuit de Monza pour fêter la victoire de Charles Leclerc. C’était alors son deuxième succès consécutif, et, surtout, le premier de l’écurie à domicile depuis 2010. Même distancée au championnat, la monoplace pouvait espérer des jours meilleurs, elle qui n’a plus connu de titre mondial depuis 2007 en individuel avec Kimi Räikkönen et 2008 pour la catégorie des constructeurs.

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Moteur coupé

Mais voilà, sur deux circuits où la pointe de vitesse prime, les performances des voitures rouges ne sont pas passées inaperçues. Surtout celles de leur moteur, ce qui a entraîné des réclamations de la part d’autres écuries, notamment Red Bull. « Ferrari a exploité une zone grise du règlement, et elle ne s’est focalisée que là-dessus » pour ses performances, explique le champion du monde 1997 Jacques Villeneuve, aujourd’hui consultant pour Canal+. L’écurie a été suspectée de contourner la mesure du débit de carburant qui arrive dans le moteur, limité et contrôlé par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Cette tromperie donnerait plus de puissance à la monoplace.

Un peu plus tard dans la saison, la FIA publie une « directive technique » en guide de rappel sur cette réglementation, avant de confisquer pour étude une partie du système essence du moteur de Ferrari. Les acteurs du circuit y ont forcément pensé en constatant une légère diminution des performances de la voiture lors des trois derniers Grands Prix de la saison.

Charles Leclerc effectue les repèrages sur le circuit de Monza.

Mais les ennuis se sont prolongés au début 2020. Dans un communiqué laconique, la FIA annonçait que les deux partis « ont pris un certain nombre d’engagements techniques qui amélioreront la surveillance de tous les moteurs de Formule 1 ». L’enquête menée reste, elle, confidentielle. Parallèlement, la Fédération a précisé les règles sur le contrôle du débit de carburant, rendant quasiment impossible une triche à cet endroit. Et cette année, Lucilia (le petit surnom qu’a donné Sebastian Vettel à sa monoplace SF 1000) est largement distancée.

Fuite des cerveaux

« C’est toujours une erreur quand on se concentre sur un seul point. Une monoplace c’est complexe ! », rappelle Jacques Villeneuve. Pire encore, Ferrari a pris énormément de retard dans le développement et manque de ressources pour le combler. « A l’intérieur, personne ne sait comment améliorer cette zone. Ils repartent de zéro. Des heures en soufflerie ne servent à rien si on ne sait pas dans quelle direction aller », lâche l’ancien pilote Williams.

Car, depuis des années, les ingénieurs de Ferrari quittent l’écurie, l’ancien directeur James Allison le premier, au beau milieu de la saison 2016. Le Britannique a rejoint dès l’année suivante Mercedes. Plusieurs ingénieurs de la marque rouge ont traversé la Manche à sa suite. « Ferrari a voulu rendre l’écurie plus italienne. Mais ça ne sert à rien si les meilleurs partent », analyse Jacques Villeneuve.

Sebastian Vettel, au centre, réalise sa pire saison complète depuis son arrivée en F1 en 2007.

A la fin de la saison 2020, Sebastian Vettel, qui, comme Fernando Alonso, n’a jamais réussi à être titré avec Ferrari, partira également. Annoncé avant même le début de la saison, le départ a démobilisé l’Allemand, aujourd’hui l’ombre de lui-même sur la piste. Son remplaçant a déjà été annoncé : il s’agit du prometteur Carlos Sainz Jr., 26 ans et actuellement chez McLaren.

Malgré le changement, il y a peu de chance pour que Ferrari se redresse l’année prochaine, où les améliorations sur les voitures seront plus difficiles à mettre en œuvre. « Aujourd’hui, nous posons les bases pour être compétitifs et retrouver la victoire quand la réglementation changera en 2022 », a expliqué dans une interview au quotidien italien Gazzetta dello Sport le patron de la marque, John Elkann. En faisant le choix de deux jeunes pilotes (Charles Leclerc n’a que 22 ans), Ferrari espère enclencher un nouveau cycle. « Ils vont s’installer à Maranello, ils seront proches de nos ingénieurs. La nouvelle machine naîtra avec eux », a d’ailleurs insisté John Elkann.

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Pour Jacques Villeneuve, « 2022 ne sera que le début de la reconstruction de Ferrari. Ils ont aujourd’hui plusieurs années de retard ». Et pour cela, le rôle des deux pilotes sera primordial : « Tout dépend de leur capacité de leadership et d’analyse sur la piste. Est-ce que ce sont des jeunes pilotes seulement rapides, ou sont-ils aussi capables de monter une équipe comme l’a fait Michael Schumacher ? », septuple champion du monde, dont cinq fois avec Ferrari. Les tifosi n’attendent que ça.

Le Monde




September 06, 2020 at 01:00PM
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